Les meilleurs joueurs du monde sont souvent comparés à des artistes. Les journalistes sportifs n’hésitent d’ailleurs pas à user de ce champ lexical pour leurs analyses. Qui n’a jamais entendu Lionel Messi être décrit comme un virtuose, Zinédine Zidane comme un chef d’orchestre… Si le football est un art, alors sans aucun doute Rivaldo est un poète maudit. Mal aimé, conspué, pris en grippe par ses propres supporters, Rivaldo Vítor Borba Ferreira dit Rivaldo a rarement eu le soutien du public. Il fut pourtant l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération. Il possède un palmarès exceptionnel, champion du monde, vainqueur de la Ligue des Champions, champion d’Espagne, de Grèce (et de façon plus anecdotique de l’Ouzbékistan aussi). Du côté des distinctions individuelles, Rivaldo a été le meilleur buteur de l’édition 2000 de la LDC mais surtout, il fut le lauréat du Ballon d’Or 1999, une année où il remportera aussi la Copa America avec le Brésil. 1999 marque le sommet de sa carrière, il survole la compétition sud américaine au point d’éclipser Ronaldo et un jeune prodige, Ronaldinho. Rivaldo est enfin reconnu par ses pairs mais surtout par le public. Car oui, Rivaldo a toujours été plus ou moins un mal aimé, voire un paria. 1999 est l’année de sa revanche, celle qui fit de lui un héros, une légende brésilienne. Retour donc sur son parcours et sur cette compétition, cette fameuse Copa America 1999, quand Rivaldo le joueur que l’on aimait détester est devenu le meilleur du monde.
Un enfant des favelas
Rivaldo naît le le 19 avril 1972 à Recife, plus précisément dans l’une des favelas d’un quartier appelé Encruzilhada. À cette époque, les favelas de ce quartier sont connues pour l’extrême pauvreté de ses habitants. Rivaldo naît dans la plus grande des misères. Très tôt il déserte les bancs de l’école pour enchaîner les petits boulot afin de subvenir aux besoins de sa famille. Le quotidien est rude et le petit brésilien ne mange pas à sa faim. Il souffrira d’une sévère malnutrition. Il gardera des stigmates de cette époque terrible, ce visage marqué, taillé à la serpe, mais surtout, ses jambes arquées qui ne sont pas sans rappeler une autre légende brésilienne, le célèbre Garrincha. Comme beaucoup d’enfants brésiliens, Rivaldo trouve dans le football une échappatoire, une éclaircie dans ce quotidien terrible.

Il traine sur les terrains et les plages de Recife pour taper dans le ballon. Son talent est indéniable, son père le sait et il encourage son fils dans sa volonté de devenir footballeur professionnel. Sans le sou, ne pouvant prendre le bus, Rivaldo Vítor Borba Ferreira avale les kilomètres à pied chaque semaine pour faire des essais dans les clubs de la région. Un lien fort unit le père et le fils qui croient au même rêve. Mais Rivaldo va être une nouvelle fois frappé par la tragédie, alors qu’il n’a que 16 ans, son père décède, renversé par un bus. Il s’accroche au football, sa raison de vivre et rejoint les équipes de Santa Cruz, un club de Recife. On moque alors son physique, on le juge trop faible, incapable de tenir la distance mais Rivaldo fait taire ses détracteurs et son talent va très vite dépasser les frontières de l’État de Pernambouc. Trois ans plus tard il rejoint le Mogi Mirim Esporte Clube dans l’État de São Paulo, puis un an plus tard le mythique club des Corinthians. Sa carrière est définitivement lancée et Rivaldo va commencer à se faire un nom dans tout le Brésil.
La désilusion de la Coupe du Monde 94
Le nom de Rivaldo va faire le tour de tous les médias brésiliens pour la première fois en 1993. Il évolue alors encore sous les couleurs de Mogo Mirim. Dans un match de championnat face à Noroeste, le jeune attaquant va marquer… sur un coup d’envoi, une frappe de près de 50 mètres qui va venir se loger dans la lucarne du gardien.
Dans la foulée, il signe en prêt aux Corinthians et enchaîne les buts, 11 en 22 matchs. Rivaldo est un jeune prodige qui attire l’oeil des recruteurs mais aussi du sélectionneur national Carlos Alberto Parreira. L’attaquant connaît sa première sélection le 16 décembre 1993 face au Mexique, 6 mois avant l’annonce de la liste des 22 qui partiront aux États-Unis. Rivaldo est dans le 11 de départ et marque son premier but en sélection 18 minutes après le coup d’envoi, des débuts de rêve. Rivaldo marche sur l’eau au début d’année 1994 et il est naturellement rappelé par Parreira pour le dernier match amical avant l’annonce de la liste. Il jouera la deuxième mi-temps de la rencontre face à l’Argentine. Un mois plus tard, Parreira annonce sa liste dans laquelle… il ne figure pas. Coup de tonnerre. Le sélectionneur se justifiera en déclarant que Rivaldo n’a joué qu’un seul bon match pour le Brésil et que cela ne suffit pas. Il poursuit en expliquant que Rivaldo n’a pas de poste spécifique et qu’on ne peut construire une équipe qui vise le titre suprême avec ce genre d’incertitudes.
C’est un vrai coup dur pour le jeune joueur qui voit pourtant un coéquipier de quatre ans son cadet faire partie des 22, Ronaldo. Rivaldo est victime là d’un problème qui le poursuivra tout au long de sa carrière, son positionnement. Attaquant, ailier, neuf et demi ? Rivaldo sait tout faire, il peut jouer à tous ces postes, il va même souvent dézoner pour les occuper tour à tour durant une rencontre. Pourtant, Parreira préférera un spécialiste à chaque poste. De plus, Rivaldo est souvent pris en grippe par les supporters. Il est le joueur que l’on aime détester, celui qui va s’attirer les foudres des fans adverses. Il est moqué pour son physique, agace par son talent, énerve par sa roublardise. Car oui, Rivaldo, au delà de son talent, possède la fameuse grinta mais aussi de la malice à la limite de la tricherie. S’il le faut, il tirera discrètement un maillot et en rajoutera sur un tacle. Parreira a donc préféré emmener un petit prodige que tout le monde admire, Ronaldo, qu’un joueur ultra talentueux mais souvent décrié, Rivaldo.
Les années Palmeiras
Rivaldo débarque en 1994 à Palmeiras, champion en titre du Brésil. Si en Europe, on pense qu’à l’époque la meilleure équipe brésilienne est le São Paulo FC de Telê Santana qui jouera trois années de suite la finale de la Copa Libertadores et une finale de Coupe Intercontinentale légendaire face au Barça de Cruyff, sur le plan national, c’est bien Palmeiras qui domine les débats. Rivaldo rejoint une équipe remplie de joueurs qui font ou feront le bonheur de la Seleção : César Sampaio, Edmundo, Flávio Conceição, Roberto Carlos… Il va très vite se faire une place au sein de l’attaque et Palmeiras va survoler les premiers tours du championnats brésilien 1994.

Lors de la phase régulière, Palmeiras voit sa domination se restreindre mais parvient tout de même à se qualifier pour les quarts de finale. Après avoir écarté Bahia et Guarani, l’équipe de Rivaldo se retrouve en finale face à l’autre grand favori, son ancien club, Corinthians. Les Corinthians possèdent eux aussi dans leur effectif quelques stars brésiliennes comme Branco, Zé Elias ou encore Viola dont certains disent qu’il est l’homme qui a pris la place de Rivaldo dans la liste des mondialistes 94. C’est un choc au sommet qui se jouera en deux rencontres que tout le Brésil attend. Rivaldo livrera dans la première rencontre, l’un des plus beaux matchs de sa carrière.

Le 15 décembre 1994, Rivaldo joue le match le plus important de sa jeune carrière et il va se montrer décisif. Juste avant la mi-temps, il profite d’un long ballon et d’une défense mal alignée pour se présenter face au gardien. Alors que tout le monde attend un crochet ou une frappe en première intention lui va opter pour le coup du sombrero. Le gardien surpris ne peut rien faire, le défenseur revient trop tard et Rivaldo pousse le ballon au fond. Un geste de génie qui permet à son équipe de rentrer aux vestiaires en tête. De retour sur le pré, Rivaldo va une nouvelle fois se montrer décisif. À la 63e minute, la défense de Palmeiras envoie un long ballon devant. Le latéral gauche des Corinthians, Pinga, intercepte à l’entrée de la surface mais Rivaldo se jette sur lui et le dépossède du ballon. Il se présente face au gardien dans un angle fermé, fait mine d’ouvrir son pied mais glisse un pointu entre les jambes du portier adverse. 2-0. Le stade explose. Edmundo viendra alourdir le score 2 minutes plus tard puis Marques le réduira, victoire 3-1 de Palmeiras dans ce match aller.
Lors du match retour, Marques ouvre le score dès la 3e minute suite à un coup franc qui heurte les montants de Palmeiras. Les Corinthians se relancent complètement, poussent quand Palmeiras jouent les contre à fond. Dans ce match très ouvert, les coups pleuvent et Branco pour une intervention limite va récolter un rouge, de même pour Zinho qui va se plaindre. Les deux équipes poursuivent à dix. C’est finalement sur un énième contre qu’Edmundo va servir en retrait Rivaldo dans la surface qui, calmement, pousse la balle au fond et libère les supporters. Il inscrit son quatorzième but de la saison ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur de la compétition. Palmeiras conserve son titre et Rivaldo devient une star.

L’année suivante, Palmeiras perd des joueurs clefs comme Roberto Carlos ou Edmundo qui partent pour l’Europe. De nouveaux joueurs arrivent, Cafu, Roque Junior ou encore Djalminha mais Palmeiras rate de peu la qualification pour les phases finales. Rivaldo est moins efficace mais il reste un joueur de haut niveau et c’est naturellement qu’il est sélectionné pour les Jeux Olympiques d’Atlanta.
1996, Rivaldo devient l’ennemi n°1
Les JO d’Atlanta représentent un enjeu spécial pour le Brésil. D’une part, le pays a beau être quatre fois champion du monde, il n’a jamais remporté la médaille d’or. Même si le football olympique reste moins prestigieux, cela fait un peu tâche. D’autre part, la Seleção compte bien défendre son titre deux plus tard en France. Le staff brésilien sait qu’il possède une nouvelle génération très talentueuse qui toque à la porte des A, avec en porte étendard celui dont on commence à murmurer le nom dans toute l’Europe, Ronaldo. Les JO doivent donc servir à cette jeune génération de découvrir le haut niveau international. Pour cela, ils seront entourés de certains cadres. C’est ainsi que l’on retrouve aux côtés de Rivaldo : Ronaldo, Roberto Carlos, Dida, Flávio Conceição ou encore Bebeto et Aldair, le tout coaché par la légende Zagalo qui sera en charge des A pour la Coupe du Monde.
Sur le papier, on se demande bien qui va pouvoir venir embêter cette équipe brésilienne qui semble bien supérieure aux autres. Pourtant, à la surprise générale, elle va perdre son premier match face au Japon. Le Brésil se reprend en battant la Hongrie 3-1 lors de la deuxième rencontre puis valide son billet pour les quarts de finales en s’imposant face au Nigéria 1-0.

Après avoir été inquiétés une heure, ils finissent par s’imposer 4-2 face au Ghana et se qualifient pour les demies. Ils y retrouvent les Super Eagles qu’ils avaient battus en poules. Si le Brésil a peiné en début de parcours, la sélection semble avoir trouvé son rythme, emmenée par un duo inarrêtable Ronaldo-Bebeto. Tout le monde les voit déjà en finale face à l’Argentine des Crespo, Ortega, Zanetti ou encore Simeone.

Le duo d’attaque faisant des merveilles, Rivaldo cire le banc et sans lui le Brésil va parfaitement gérer ce match et mène 3-1 à la mi-temps. La Seleção domine tranquillement et Zagalo procède à son premier changement, Rivaldo entre à la 67e à la place de Juninho Paulista. Dix minutes plus tard, la défense brésilienne récupère un ballon qui finit dans les pieds de Rivaldo à l’entrée de sa surface. Il entame alors une remontée. Des coéquipiers font des appels dans chacun des couloirs, pourtant arrivé à hauteur du rond central Rivaldo va tenter un dribble, il perd le ballon et sur le contre Ikpeba marque et relance le Nigéria qui finira par s’imposer grâce à un but en or de Kanu. Le Brésil décrochera tout de même une médaille de bronze mais le mal est fait.

Les médias brésiliens s’en donnent à coeur joie, Rivaldo est désigné comme le coupable, un joueur qui ne pense qu’à lui et qui a fait perdre son pays. Il est conspué par les supporters. Il décide alors de quitter le Brésil et tente sa chance en Europe.
L’Europe découvre Rivaldo
Rivaldo débarque à La Corogne après le traumatisme des JO. Il n’est pas le seul joueur de Palmeiras à rejoindre le Nord Ouest de l’Espagne puisque Flávio Conceição l’accompagne. Cette équipe possède un vrai accent francais puisque l’on retrouve Jérôme Bonnissel, Corentin Martins ainsi que Mickaël Madar. La Corogne va déjouer les pronostics et finir 3e derrière les intouchables Real et Barça.

Rivaldo éblouit le championnat et va inscrire 21 buts pour sa première saison, faisant de lui le meilleur buteur du club et le quatrième de la Liga. Rivaldo est égal à lui-même, il agace par son égoïsme mais impressionne par son talent. Pour preuve cette déclaration de Madar dans SoFoot :
“Ces comportements égoïstes, ça me rendait malade. Surtout quand tu voyais les autres possibilités offertes par tes partenaires. J’ai joué à La Corogne avec Rivaldo. Il ne jouait que comme ça. Je n’en pouvais plus de ce type. Mais Rivaldo, derrière, il marquait. Tout le temps. Alors tu fermes ta gueule. Le nombre de fois où il se servait de mes appels pour s’ouvrir la porte… Il me faisait toujours croire qu’il allait me donner la balle, alors que non. Mais il plantait derrière. Rivaldo, c’était un génie.”
Corentin Martins dira aussi de lui :
“J’ai joué avec lui à La Corogne. Il pouvait dribbler toute l’équipe adverse s’il voulait. Dès le début j’ai vu qu’il était au-dessus des autres. La preuve, la première année où il est arrivé il a fini meilleur buteur du club”.

Tous les grands clubs européens lui font les yeux doux et finalement il décide de rejoindre le FC Barcelone à la fin de la saison, pour remplacer Ronaldo partant en Italie. Quand il arrive en Catalogne, Rivaldo n’est pas la seule star à découvrir le club puisqu’il arrive en même temps qu’un certain… Louis van Gaal.
Le néerlandais annonce dès sa première conférence de presse qu’il a “fait plus en 6 ans à l’Ajax que le Barça en 100 ans”. Le ton est donné, van Gaal veut être le patron et les joueurs vont devoir lui obéir. Le technicien est connu pour son fort caractère et ses nombreux clashs avec les joueurs. Il va bel et bien entretenir sa légende à Barcelone. Rivaldo va se rapprocher de deux autres joueurs brésiliens, Sonny Anderson et Giovanni et ils ne vont pas tarder à surnommer van Gaal “Hitler”. Les journalistes qui suivent l’équipe à l’époque plaisantent en disant que la seule chose que l’on entendait sur les terrains d’entrainements était van Gaal hurlant : “Rivaldo, fais ce que je te demande”. Le brésilien a du mal à se faire à la rigueur tactique du néerlandais pourtant, aussi tumultueuse soit elle, leur relation fonctionne. Le Barça joue à l’époque en 4-3-3 avec deux milieux centraux jouant très haut quand les blaugranas ont la possession. En phase offensive, ils jouent en 4-1-4-1, derrière Sonny Anderson on retrouve Rivaldo, Giovanni, Figo et Luis Enrique, une attaque de feu. Si van Gaal souhaite voir Rivaldo occuper le couloir gauche pour éventuellement rentrer dans l’axe, le brésilien dézonne souvent pour venir jouer derrière Anderson en sorte de 9 et demi. Cela paye, Rivaldo va finir meilleur buteur du club en championnat, 19 buts, et toutes compétitions confondues, 29 buts. Si le Barça a complètement raté sa campagne européenne, éliminé dès les poules de Ligue des Champions, les catalans n’ont quasiment jamais laché la tête du championnat. Ils finiront meilleure attaque, remporteront les deux Classicos face au Real, dont un magnifique 3-0 au Camp Nou. Ils gagneront aussi la Copa del Rey ainsi que la Super Coupe d’Europe, réalisant ainsi un magnifique triplé.

Si Rivaldo commence à être reconnu comme l’un des tous meilleurs joueurs au monde, il n’est pourtant pas une “star” à part entière. On retrouve bien là tout le paradoxe Rivaldo. À l’époque, Nike et Adidas s’arrachent les meilleurs joueurs du monde pour en faire leurs représentants. Ronaldo et là plupart des joueurs brésiliens sont chez Nike pour louer le fameux “Joga Bonito”, quand Adidas misent sur les joueurs mannequins, Beckham, Del Piero, Kluivert, sans oublier évidemment Zidane. Rivaldo dans tout cela ? Lui a signé un contrat avec la marque japonaise Mizuno et par conséquent ne figure dans aucune des grandes publicités qui tournent en boucle à l’époque à la télévision. Souvent moqué pour son physique, il est à des années lumières des mannequins à la Beckham. Sur le terrain il est diaboliquement efficace, mais moins spectaculaire qu’un Ronaldo. Il sourit peu, ne communie que rarement avec les supporters lorsqu’il marque. Bref, il n’est pas bankable et malgré un niveau de jeu impressionnant, pour le grand public, le joueur qui porte le n°10 en sélection du Brésil est un quasi inconnu.

C’est donc avec ce statut qu’il débarque à la Coupe du Monde 98, l’un des meilleurs pour les connaisseurs, peu connu pour le grand public. Il dispute là sa première grande compétition internationale depuis Atlanta, n’ayant pas été retenu pour la Copa America 97. Il participera néanmoins à la première édition de la Coupe des Confédérations la même année, au sein d’une Seleção largement remaniée. Au Brésil, il est toujours vu comme le fautif des JO, pourtant son niveau de jeu convainc Zagallo qui en fait un titulaire dans son 4-2-2-2 où il joue en soutien de Ronaldo et Bebeto avec Leonardo. Malgré une défaite lors du troisième match, le Brésil se qualifie sans problème pour le tour suivant. Rivaldo s’est distingué lors de la rencontre face au Maroc avec un but et une passe décisive. C’est en quart de finale qu’il va se révéler au monde en sortant le Brésil du piège danois. Avec un doublé, dont le deuxième but, une frappe de 25m qui offrira la victoire, il qualifie la Seleção pour le dernier carré.
Le Brésil retrouve les Pays-Bas pour un remake de l’un des plus beaux matchs de la Coupe du Monde 94. Dans un match irrespirable qui finira aux tirs aux buts, Rivaldo marquera le sien et le Brésil retrouvera la France en finale pour le résultat que l’on connaît.
Rivaldo a réalisé une bonne Coupe du Monde sans être fantastique. Difficile aussi de vivre dans l’ombre de Ronaldo. On pourrait donc penser qu’il en sortirait grandi, pourtant la défaite en finale va être très mal vécue au Brésil. Il l’explique lui même sur le site de fifa.com :
“Je reconnais que pour moi, ce fut la pire défaite, car elle a fait naître des tas de rumeurs. C’était très triste. Tellement de bêtises ont été dites… Imaginez un peu, ma mère m’a demandé si nous avions touché de l’argent pour laisser filer le match ! C’est à se demander si les gens réalisent le mal que ça fait de perdre une finale de Coupe du Monde. Après, vous voyagez pendant 10 ou 12 heures, vous atterrissez à Brasilia, vous devez encore aller voir le Président de la République pour qu’il vous félicite d’être arrivé en finale. Aucun joueur n’avait envie de ça. Au Brésil, la deuxième place n’a aucune valeur. Nous nous sommes fait huer, insulter”.
C’est un nouveau rendez-vous raté avec les fans brésiliens pour Rivaldo.
La saison 1998/1999, Rivaldo au sommet
C’est dans ce contexte qu’il retourne à Barcelone où l’effectif a beaucoup bougé. Van Gaal, qui a désormais la main sur les décisions en termes de transferts fait venir une véritable colonie de Néerlandais : Kluivert, Cocu, les frères De Boer ou encore Zenden. Il veut s’appuyer sur des joueurs qu’il connaît bien pour imposer sa méthode.

Dans le même temps, van Gaal fait venir en assistant Ronald Koeman. Le traducteur de l’équipe, qui sera en fait bien plus, est un certain José Mourinho. L’effectif compte dans ses rangs Pep Guardiola et Luis Enrique. On ne le sait pas encore mais vont travailler ensemble cette saison là, des hommes qui vont devenir des coachs majeurs de nos jours. Van Gaal dispose alors de tout ce dont il a besoin pour aller au bout de ses idées. Si sur le papier ils conserve son fameux 4-3-3, en réalité, sa tactique va beaucoup plus ressembler à un 2-3-2-3 avec un pressing intense pour obliger l’adversaire à commettre une erreur et ainsi récupérer le ballon le plus haut possible sur le terrain. Le Barça va produire un jeu résolument offensif. Avec 87 buts, le club va finir meilleure attaque de la Liga et remporter un deuxième titre d’affilée, une première depuis les années Cruyff. Avec des joueurs au pressing comme Cocu, Luis Enrique, Guardiola ou Figo, Rivaldo va se régaler et inscrire 24 buts en championnat, 29 au total sur la saison, meilleur buteur du club. Tombé dans le groupe de la mort en Ligue des Champions aux côtés de Manchester United (futur vainqueur) et du Bayern Munich, le Barça ne passera pas les poules. Cela restera comme l’un des grands échecs de van Gaal, la finale se déroulant… au Camp Nou. Néanmoins, la victoire 3-0 face au Real, champion d’Europe en titre, restera comme l’apogée de l’époque Van Gaal (partie 1), un match conclu par un but de Rivaldo, évidemment.
Rivaldo est au sommet de son art, meilleur joueur d’une équipe qui pratique un football flamboyant avec quelques uns des meilleurs techniciens au monde. C’est tout naturellement qu’il est appelé en équipe nationale pour la Copa America 1999.
La Copa America 1999, le chef d’oeuvre de Rivaldo
Rivaldo retrouve en sélection un entraîneur qu’il connaît bien, Vanderlei Luxemburgo, qui l’a dirigé à Palmeiras. Le technicien brésilien va mettre en place un système pensé pour Rivaldo. En effet, si la star est Ronaldo, l’attaquant brésilien arrive dans une forme incertaine. Il a raté une bonne partie de la saison avec l’Inter, ses genoux le faisant terriblement souffrir. Il ne sait pourtant pas encore ce qui l’attend puisque sa première très grave blessure aura lieu quelques mois après la Copa America. Bebeto ayant pris sa retraite internationale et le jeune Ronaldinho étant jugé encore un peu tendre, le leader technique est bel et bien Rivaldo. Luxemburgo va donc mettre en place un 4-4-2 en losange au sein duquel Rivaldo évolue en soutien des deux attaquants, Ronaldo et Amoroso. Rivaldo obtient enfin le poste qu’il réclame depuis deux saisons à Van Gaal. Cette fois il a carte blanche, c’est à lui de porter le pays vers la victoire.

Pour le premier match, le Brésil rencontre une faible équipe du Venezuela qu’elle va balayer 7-0. Rivaldo s’offre une passe décisive et un but. Pour sa 2e sélection, Ronaldinho marque son premier but avec les Auriverde, avec un coup du sombrero sur le défenseur vénézuélien. Bref, une entrée en matière qui s’est transformée en vraie partie de plaisir. Lors de la deuxième rencontre le Brésil écarte, non sans mal, le Mexique 2-1 puis lors de la dernière rencontre s’impose face au Chili 1-0 sur un pénalty de Ronaldo. Ce dernier match démontrera la parfaite entente entre Rivaldo et Ronaldo, le premier trouvant sans cesse le second qui échouera à de nombreuses reprises sur un Marcelo Ramírez en état de grâce. Le Brésil se qualifie donc sans trop de problèmes pour les quarts de finale.

Le Brésil retrouve au tour suivant son éternel ennemi, l’Argentine. Les Albiceleste, coachés par Marcelo Bielsa, se font remarquer d’une drôle de manière en poules. Lors du match contre la Colombie, Martin Parlermo réussira l’exploit de rater trois pénaltys dans le même match. L’Argentine perdra 3-0 ce qui les condamnera à la deuxième place et donc à rencontrer le Brésil dès les quarts de finale. Bielsa a un objectif clair, empêcher la connection Rivaldo-Ronaldo. Dès que Rivaldo contrôle le ballon, au moins deux joueurs argentins lui tombent dessus. Le Brésil rentre mal dans cette rencontre et subit le pressing. Roberto Carlos va tenter une percée côté gauche mais commet une faute. L’Argentine joue vite et sur le contre trouve Sorin à l’opposée qui arme une frappe détournée qui va surprendre Dida. Les Albiceleste ouvrent le score dès la 10e minute. Le plan de Bielsa fonctionne et les Brésiliens ont un mal fou dans la possession. En conséquence, Rivaldo décroche pour tenter de conserver le ballon et c’est ainsi qu’il se procure la plus grosse occasion pour les Auriverde à la suite d’une frappe lourde à ras de terre des 20m, bien détournée par Burgos.
Le temps défile et le Brésil sort peu à peu la tête de l’eau. À la 32e minute, Roberto Carlos remonte depuis son côté gauche vers le centre du terrain et trouve Cafù à l’entrée de la surface qui se fait faucher. Le Brésil obtient un bon coup franc, à une vingtaine de mètres du but. Ronaldo et Rivaldo se tiennent autour du ballon. Tout le monde s’attend à ce que Ronaldo tire mais c’est bel et bien Rivaldo qui s’élance et catapulte le ballon dans la lucarne côté ouvert, 1-1. Les dix dernières minutes vont alors offrir un match intense, fait d’attaques et de contre attaques avec un pressing “musclé”. Les coups pleuvent et Rivaldo n’est pas épargné. Ses dribbles se concluent souvent par un tacle argentin bien appuyé. Les dernières minutes sont argentines, mais Palermo ne trouve pas le cadre dans un angle fermé et Dida bloquera bien une tête de Zanetti juste avant la mi-temps.
Le Brésil attaque la seconde mi-temps pied au plancher. Rivaldo est à l’origine de la première remontée de balle puis d’un jeu en triangle avec Zé Roberto et Ronaldo qui vient conclure l’action d’une frappe puissante à ras de terre à l’entrée de la surface qui vient tromper Burgos. Le Brésil prend l’avantage.

Le match va se tendre et le jeu s’entrecouper de tacles et de coups francs. C’est une guerre physique mais aussi mentale qui oppose les deux équipes et dans ce genre de moments, on cherche à s’appuyer sur ses leaders. Côté argentin, c’est Ortega qui prend le jeu à son compte, de l’autre Rivaldo qui redescend très bas sur le terrain afin de soulager ses milieux défensifs mais aussi rassurer son équipe. En trouvant facilement Rivaldo au niveau du rond central, c’est la garantie que le ballon sera correctement exploité. D’ailleurs, Ronaldo aura le même comportement, jouant la seconde mi-temps très bas sur le terrain. Ils viennent rassurer une équipe qui n’a pas le droit de douter à ce moment de la compétition.
Les Brésil – Argentine sont des matchs à part, faits de dramaturgie, et celui là ne va pas y échapper. Alors qu’il reste à peine dix minutes à jouer, Beto, tout juste entré en jeu, commet une faute dans la surface, pénalty pour l’Argentine. Palermo restant sur trois échecs, c’est le capitaine Ayala qui s’en charge, mais il était dit que durant cette édition de la Copa America, l’Argentine serait maudite jusqu’au bout. Dida part du bon côté et stoppe magnifiquement le tir au but. Le Brésil mène toujours. La fin de match sera houleuse mais les Auriverde tiennent bon et se qualifient pour les demi-finales.

Les 10 nations sud-américaines sont automatiquement qualifiées pour la Copa America, l’édition 99 verra deux autres nations êtres invitées : le Mexique mais aussi plus surprenant le Japon. Si la compétition se déroule au Paraguay, le Pérou, pays dont à l’époque le président est Alberto Fujimori, politicien péruvien d’origine japonaise, obtiendra une invitation pour les nippons. Si le Japon de Philippe Troussier ne passera pas les poules, l’équipe du Mexique va, elle, sortir le Pérou en quarts et s’offrir une demie face au Brésil. On y retrouve ses stars fantasques, le gardien Campos, Blanco et son coup du crapaud mais aussi un jeune défenseur de 20 ans qui disputera en 2018 sa cinquième Coupe du Monde, Rafa Márquez.
Le Brésil repart avec le même onze et Rivaldo le même rôle. Son rôle grandissant, Luxemburgo lui offre une quasi totale liberté. Le numéro 10 brésilien oscille entre le poste de 6, 10 voire 9. Il impose le tempo et joue au poste qui aidera le mieux son équipe, de la récupération à la finition. La première action brésilienne face au Mexique l’illustre parfaitement, il récupère un ballon très bas dans le rond central puis va le remonter pour trouver Zé Roberto qui va trouver Ronaldo. Alors que le jeu se construit sur la gauche, Rivaldo va proposer une solution dans la surface en tant qu’attaquant mais Emerson va choisir une frappe lourde depuis les 25m qui sera détournée par Campos. Les Brésiliens prennent d’assaut le but mexicain mais Campos tient bon et sort deux grandes parades à la 15e minute, d’abord devant Zé Roberto puis devant Rivaldo. Mais le portier mexicain va finir par craquer une dizaine de minutes plus tard. Rivaldo va reprendre de la tête un bon centre de Zé Roberto, le ballon va heurter le montant mais Amoroso suit bien et conclut rageusement dans le but. Le Brésil ouvre le score.
Le Brésil monopolise le ballon. À la 42e minute, comme à son habitude lors de cette compétition, Rivaldo récupère un ballon dans le rond central, l’oriente sur la droite vers Flávio Conceição qui rejoue vers le numéro 10. Rivaldo accélère et trouve Ronaldo à l’entrée de la surface. Ronaldo tente de lui remettre mais se fait faucher. L’arbitre laisse jouer, Rivaldo suit et arme une frappe à l’entrée de la surface qui surprend Campos. Il inscrit son troisième but de la compétition et permet au Brésil de mener confortablement à la mi-temps.

La seconde mi-temps est plus calme et Rivaldo se pose en métronome, permettant à son équipe de contrôler le match. Relancant court vers ses défenseurs pour temporiser ou cherchant rapidement les attaquants lors des contres-attaques mais ni Amoroso, ni Ronaldo ne trouveront la solution. Le public sent que le Brésil maitrise et il aimerait voir le jeune prodige dont tout le monde parle. Des “Gaúcho – Gaúcho” descendent des tribunes. Les fans veulent voir c’est celui que l’on appelle encore à l’époque Ronaldinho Gaúcho. Luxemburgo les entend et à la 75e, il sort Ronaldo pour faire rentrer le jeune numéro 21. Il nous gratifiera de quelques dribbles sans se montrer décisifs. Rivaldo lui marquera un joli but mais justement refusé pour une position de hors-jeu. Le score en restera là et le Brésil se qualifie pour la finale de la Copa America 1999.

En finale, le Brésil retrouve une équipe surprise, l’Uruguay. La fin des années 90 est une période noire pour la Celeste. Si elle a gagné la Copa America 1995, elle a échoué à se qualifier aux Coupe du Monde 1994 et 1998. En 1997, elle sortira dès le premier tour de la Copa America. Durant l’édition 1999, elle sortira miraculeusement des poules en tant que meilleur troisième. Elle arrachera sa qualification en quarts aux tirs au but face au Paraguay, même scénario en demi face au Chili de Zamorano. Cette finale est donc une opposition entre les grands favoris d’un côté, et des petits poucets miraculés de l’autre.
C’est donc dans ce contexte que démarre cette finale. La première occasion est brésilienne, Rivaldo tente une frappe des 25m dès la 5e minute mais le ballon passe au-dessus. Les Uruguayens pratiquent un jeu rugueux, lorsque les techniciens brésiliens sont balle au pied dans les 30 derniers mètres, ils ont souvent le droit à un “traitement de faveur”. C’est ainsi que Zé Roberto obtient un coup franc excentré côté gauche à la 20e minute. Flávio Conceição s’en charge et délivre le ballon au premier poteau, Rivaldo coupe la trajectoire et surprend Carini. Rivaldo permet au Brésil de prendre l’avantage et inscrit là son quatrième but de la compétition.

Les Uruguayens sont sonnés, eux qui avaient pour plan de tenir le plus longtemps possible et d’opérer en contre ne pensaient certainement pas encaisser un but si tôt dans la partie. Le Brésil est bien décidé à enfoncer le clou et cinq minutes plus tard Flávio Conceição combine bien sur la gauche avec Zé Roberto qui centre dans la surface. Rivaldo surgit devant le défenseur et d’un contrôle orienté le fait disparaître des radars. Il se présente devant Carini qui bouche bien son angle mais Rivaldo opte pour un ballon piqué qui surprend le portier uruguayen qui ne peut rien faire. Un nouveau chef d’oeuvre pour le numéro 10 brésilien qui devient par la même occasion le meilleur buteur de la compétition. L’Uruguay est complètement assommé. 2-0.
Dans les minutes suivantes les Auriverde vont proposer un jeu aux airs de ce que tout le monde connait sous le nom de “Joga Bonito”, fait de passes et de dribbles osés. Ce petit chambrage va avoir le mérite de réveiller les uruguayens. Après une série de corners repoussés par les Brésiliens, les Uruguayens vont finir par trouver Del Campo dans la surface qui va envoyer une mine sur la barre juste avant le mi-temps. Le score ne changera pas et les deux équipes regagnent le vestiaire.
La fin de la première mi-temps fût clairement uruguayenne et le Brésil a bien failli les voir revenir au score. Il était donc impératif pour eux de tuer le match le plus vite possible afin de ne pas se mettre en danger et c’est exactement ce qu’ils vont faire dès le début du second acte. Le portier Uruguayen balance un long ballon devant qui est renvoyé par la défense brésilienne. Rivaldo récupère le ballon dans le rond central et d’une ouverture extraordinaire, en demi-volée, trouve Ronaldo dans la course qui allume le gardien d’un missile qui finit au fond du but. Le Brésil mène 3-0.

À peine cinq minutes plus tard, sur une action quasi identique, Rivaldo trouve une nouvelle fois Ronaldo de façon spectaculaire, cette fois ce dernier remet à Amoroso dans l’axe mais il croise trop sa frappe. Le Brésil déroule et propose un jeu lumineux sous la houlette de son meneur de jeu, Rivaldo. Sa relation avec Ronaldo est parfaite et fait terriblement souffrir la défense adverse. Pour preuve, ce double une-deux à la 62e minute entre les deux joueurs qui se finira par une faute uruguayenne non sifflée sur Rivaldo à l’entrée de la surface.
Les deux équipes se procureront plusieurs occasions notamment Ronaldo côté brésilien et Zalayeta côté uruguayen, mais le score n’évoluera plus. Alors qu’il ne reste que quelques minutes, le banc Auriverde harangue la foule, notamment le jeune Ronaldinho qui ne tient plus en place. L’arbitre va finalement délivrer tout un pays qui remporte là sa 6e Copa America.

Rivaldo va terminer meilleur buteur de la compétition, ex-aequo avec son compatriote Ronaldo, 5 buts. Rivaldo va surtout être sacré meilleur joueur du tournoi. Luxemburgo fût le premier entraîneur à lui donner une totale liberté. Si sur le papier il se trouve derrière les attaquants, son rôle est beaucoup large : récupérateur, relayeur, meneur de jeu, buteur… Rivaldo sait tout faire, peut tout faire et le fait. Il n’est pourtant pas attaquant, il est même difficile de dire exactement quel est son poste. Il ouvre ici une nouvelle ère. Si l’on regarde aujourd’hui les matchs de Cristiano Ronaldo ou Messi, ils n’ont pas de poste réellement fixe. Ils savent tout faire et le font parfaitement. Cristiano Ronaldo peut évoluer sur un côté ou bien même en pointe, Messi peut redescendre très bas sur un terrain pour exploiter un ballon. Ces positionnements ne gênent plus personne aujourd’hui, ces deux joueurs sont des machines à buts, des génies du football. Des joueurs sans poste fixe, techniques, d’une efficacité redoutable, cela ne vous rappelle rien ? Quelque part Rivaldo a créé cela, a ouvert une nouvelle ère dans le football moderne, mais en tant que précurseur, il a essuyé les plâtres, subit de nombreuses critiques et notamment de la part de son coach à Barcelone, van Gaal.

Son talent et sa saison immense seront tout de même reconnu puisqu’il décrochera à la fin de l’année le Ballon d’Or. Rivaldo prend enfin sa revanche, lui le joueur décrié, moqué, est désormais le meilleur du monde, menant son pays au titre continental. Pourtant il ne gagnera pas le coeur des supporters. Quand le Brésil sera en difficulté dans la campagne de qualifications pour la Coupe du Monde 2002, il en sera tenu responsable, notamment conspué par tout un stade lors d’une rencontre face au Venezuela. Évoquant un possible départ de Barcelone durant la saison 2001-2002, il sera pris en grippe au Camp Nou. Sa simulation face à la Turquie lors du Mondial 2002 n’aidera en rien sa réputation. Pourtant Rivaldo continue à gagner, Coupe du Monde 2002, Ligue des Champions 2003…
Rivaldo divise, sidère par son talent, par son caractère, en bien, en mal, mais il ne laisse pas indifférent, preuve de son aura dans le monde du football. Il raccrochera finalement les crampons en 2015, à 43 ans, là où sa carrière a commencé à Mogi Mirim en deuxième division brésilienne. Lors de sa dernière saison, il joue avec son fils. Ce n’est pas anodin lorsque l’on sait qu’il rêvait avec son père d’une carrière professionnelle, un père qu’il a perdu à 16 ans. Il aura finalement eu une carrière exceptionnelle, conclue avec quelque chose qui lui aura toujours manqué, un lien père-fils. La boucle est bouclée, Rivaldo a pris sa revanche sur la vie.
